Au Japon, le bois de cerisier de montagne était l’essence la plus utilisée pour fabriquer les matrices de gravure, surtout à partir de l’époque d’Edo, lorsque la production d’estampes s’est fortement développée. En Chine ancienne, en revanche, on employait différentes essences, dont le catalpa.
Q. Quel genre d’arbre est exactement le cerisier de montagne ?
C’est une des variétés de sakura. En japonais, sakura signifie « cerisier », et yama signifie « montagne ». Le terme yama-zakura peut avoir deux sens : soit des cerisiers poussant en montagne, soit une espèce précise de cerisier sauvage.
Ici, pour la gravure, il s’agit de cette espèce spécifique, qui est d’ailleurs devenue le matériau le plus répandu pour les planches à graver à partir de l’époque d’Edo.
Q. Pourquoi utilisait-on cette espèce ?
Avant l’arrivée des techniques modernes, la gravure sur bois était le principal moyen d’impression. Imaginez un monde où tous les livres, documents officiels, emballages et même les billets de banque étaient imprimés à partir de planches gravées.
Pour ce travail, il fallait un bois qui réponde à plusieurs exigences :
- être facile à trouver,
- être suffisamment dur et résistant pour supporter de nombreuses impressions et des lavages répétés,
- posséder un grain fin et régulier, ce qui permet de graver des lignes très précises sans risque d’éclatement,
- présenter une stabilité naturelle, c’est-à-dire peu de déformation ou de gauchissement.
Le cerisier de montagne offrait exactement ces qualités.
Son bois est dense, homogène et très stable, ce qui en faisait le choix idéal pour obtenir des impressions nettes et durables.